Crépuscule

Crépuscule

vendredi 29 octobre 2010

Laboratoire de post-production partie 1 : tests de kinescopage en 35mm



Bien que Crépuscule soit tourné en HD (le format précis est en images JPEG d'un minimum de 1920 X 1080 de résolution), les copies de distribution seront sur support film. Plus précisément, nous utiliserons le procédé du kinescopage (plus communément désigné sous les termes «gonflage» ou «blow up» dans l'industrie) afin d'obtenir des copies sur pellicule 35mm. Même si la vidéo numérique haute définition est de plus en plus présente sur le marché, c'est sur ce support que la majorité des long-métrages commerciaux professionnels sont tournés et que sont vus la majorité des films dans les salles de cinéma.

Voici un résumé des différentes étapes menant au tirage de la copie finale du film.

Nous tournons le film avec un appareil photographique Canon 5D MKII muni de lentilles 35mm, 50mm, 100mm et 75-300mm et branché directement dans un ordinateur portable. La capture d’image s’effectue sur plateforme Apple Mac avec l’un des logiciels les plus couramment utilisés en animation image par image, soit Dragon Stop Motion.

Dragon Stop Motion est un logiciel ultra performant et peu coûteux (environ 350$ pour deux licences et un clavier). L'utilisation de ce logiciel permet d'éviter les erreurs (objets ou outils oubliés dans le cadre, oubli de photogrammes, mouvement trop rapide des personnages, etc.) et facilite l’animation puisque chaque photogramme est vu et enregistré en temps réel. Il est donc possible, entre autre, de superposer les images selon le principe de l'onion skin en plus de permettre le montage préliminaire en temps réel. Le tournage numérique nous permet également de modifier rapidement les images avec le logiciel Adobe Photoshop et de procéder au compositing (par Guillaume Chassé).

À chaque jour de tournage, les séquences d'images sont exportées de Dragon Stop Motion en séquences vidéos pour le montage dans Final Cut Pro. Un premier montage , le montage off line, avec des séquences vidéos faibles résolutions (afin d'économiser du temps et de l'espace sur nos disques durs) est fait pour détecter les problèmes de continuité, peaufiner le rythme du film et servir de référence pour la monteure son (Julia Innes) et le compositeur de la musique (Charles Maheu). Une fois le montage image accepté et les effets numériques terminés, nous passons au montage online au cours duquel les images faibles résolutions sont remplacées (un «conforme» selon le jargon de l'industrie) par les images finales en format haute résolution (1920 X 1080).

Lorsque cette étape est terminée, nous exportons à nouveau le film en une suite d'images séparées; chaque image devient un fichier DPX (Digital Picture Exchange) ou TIFF haute définition pour le kinescopage. Ces fichiers doivent respecter des normes de qualité assez complexes (colorimétrie, résolution, etc.). D'ailleurs, la seule lecture de la définition du format DPX telle que donnée dans l'hyperlien ci-dessus provoque un mal de tête!

Ces fichiers sont imprimés sur de la pellicule film à l'aide d'un enregistreur numérique, et ce, au rythme d'un peu moins de deux minutes par heure (2880 images par heure)! Le résultat? Une copie négative du film.

Le film peut maintenant suivre la chaîne de travail photochimique traditionnelle (négatif, positif, internégatif, son optique, copie d'essai, copie de distribution, etc. et les opérations reliées telles que le tirage, le développement, l'étalonnage, etc.).

Mais afin de s'assurer que tout cela fonctionne, il est important de faire quelques tests!

Le 29 octobre dernier, je suis allé visionné les tests de kinescopage de Crépuscule à notre laboratoire de post-production : Vision Globale à Montréal (Québec). «Vision Globale est la plus importante entreprise canadienne de services liés à la production, la distribution et la diffusion de contenu. Ses services couvrent l’ensemble des besoins en postproduction, en effets visuels, en gestion et production d’éléments pour la distribution et la diffusion sur les réseaux de cinéma, de télévision, internet et mobile.» (Profil de l'entreprise tiré de son site internet)

Ce moment était très important pour moi, car pour la toute première fois l'un de mes films se retrouve sur pellicule 35 mm (le comble du fétichisme cinématographique!). Ma joie fût doublée d'une grande surprise, car notre étalonneur est l'un des meilleurs au monde : Arthur Montreuil. Toute l'équipe du laboratoire a fait un excellent travail (je vous reparlerai d'eux et de leurs rôles dans ce blogue lorsque nous arriverons à l'étape du kinescopage).

Assis dans la salle de projection ultra moderne en compagnie de mes anciens collègues du laboratoire (j'ai travaillé deux ans à cet endroit), j'attendais avec angoisse, à la fois craintif et excité, de voir les premières images. Les lumières s'éteignent, le projecteur s'allume, l'écran s'illumine, les perforations sont entraînées dans les engrenages et les images défilent à l'écran. Les effets numériques de Guillaume Chassé sont excellents, l'animation de Simon Beaupré et de Pierre M. Trudeau est impeccable et mes cadrages ainsi que mes éclairages sont atmosphériques à souhait.

Bref, Crépuscule en 35mm a fier allure!

Éric Falardeau, réalisateur

mardi 26 octobre 2010

«Making of» partie 5 : Le début du tournage

Cinquième «making of» de Crépuscule.

Cette vidéo donne un aperçu du début du tournage.

Crépuscule raconte l’histoire d’un groupe de créatures d’aspect angélique vivant en symbiose avec leur environnement. Lorsqu’un couple d’êtres humains s’immisce dans leur monde et brise leur existence monotone, les créatures prennent peu à peu conscience de la différence qui existe entre leurs corps et celui de l’homme.

Sortie : hiver/printemps 2011
Format de tournage : HD
Copie finale : 35mm

Écrit et réalisé par Éric Falardeau
Montage du «making of» : Benoît Lemire

Crépuscule «Making of» partie 5 from ThanatoFilms on Vimeo.

lundi 25 octobre 2010

«Making of» partie 4 : La fabrication des marionnettes et des décors

Quatrième «making of» de Crépuscule.

Cette vidéo couvre la fabrication des armatures, les mises à niveau des marionnettes des Créatures (créées par Lisa Smith) et la construction du décor.

Crépuscule raconte l’histoire d’un groupe de créatures d’aspect angélique vivant en symbiose avec leur environnement. Lorsqu’un couple d’êtres humains s’immisce dans leur monde et brise leur existence monotone, les créatures prennent peu à peu conscience de la différence qui existe entre leurs corps et celui de l’homme.

Sortie : hiver/printemps 2011
Format de tournage : HD
Copie finale : 35mm

Écrit et réalisé par Éric Falardeau
Montage du «making of» : Benoît Lemire

Crépuscule «making of» partie 4 from ThanatoFilms on Vimeo.

vendredi 15 octobre 2010

PORTRAIT : Évelyne Deshaies, photographe de plateau

Voici les premières photographies d'Évelyne Deshaies, photographe de plateau.

Pour plus d'informations sur Évelyne et son travail :
http://www.quentinphotographe.com/



Vers le studio de tournage.






Absences...


Autoportrait d'Évelyne.


Simon Beaupré au travail.


«I'm ready for my close-up mr. director.»


Le réalisateur Éric Falardeau au travail.



Fabrication des marionnettes humaines

Les moules sont fabriqués par Claire Brognez.

Les sculptures de la femme et de l'homme sont l'oeuvre de Claire et du 2e animateur Pierre M. Trudeau.

Les marionnettes sont faites avec un mélange de silicone et de mousse contrairement aux Êtres en latex et en mousse d'uréthane (les Êtres ont été créés par Lisa Smith). Le choix de mélanger les produits et les techniques vise à différencier les humains des Êtres; les humains étant plus réalistes et la texture des Êtres plus près de leur monde (la forêt).

La finition des humains sera de Claire.



















mercredi 6 octobre 2010

PORTRAIT : Marie-Josée Lamontagne, directrice de production



Bonjour,

mon nom est Marie-Josée Lamontagne et j’occupe le poste de Directrice de production, ainsi que celui de Scripte sur la production Crépuscule. Je m’occupe aussi de faire la majeure partie des courses (nourriture, achats de matériel, etc.) et d’une partie du travail de régie. Dans les productions indépendantes, il est très fréquent que chacun cumule plusieurs postes, ce qui peut donner une tâche de travail colossale à abattre pour chaque personne mais qui, en revanche, a l’effet positif de créer des liens plus serrés dans l’équipe et de sentir que tous participent vraiment au processus de création. Comme chacun met la main à la pâte, on peut apprécier l’importance de chaque poste. D’assistant de production à directeur photo, tous apportent leur pulsion au mécanisme de la production.

En tant que directrice de production, je m’occupe de la logistique de production. En gros, ça couvre les contrats techniciens et acteurs, la location de studio, les calendriers et horaires, les comptes de dépense et rapports de coûts et toutes autres tâches de soutien administratif au Producteur. Bref, beaucoup de paperasse et peu d’implication au niveau de la créativité artistique bien que le réalisateur du film, Éric Falardeau, ait toujours été très ouvert au regard artistique de tous les membres de son équipe – et ce dans tous les films où j’ai été son assistante depuis cinq ans – et que j’ai toujours eu l’occasion d’exposer mon point de vue sur la chose. En général, disons que c’est un boulot très « terre à terre » qui laisse peu de place à l’inventivité si ce n’est dans la façon de créer des horaires qui fonctionnent ou de rédiger les clauses d’un contrat.

Les techniciens au cinéma travaillent dans l’ombre, mais certains ont la chance d’accéder à certains rayons de lumière de par leur travail artistique. Le directeur photo par exemple en est un qui, par ses choix de cadrages et l’atmosphère qu’il réussit à créer par l’éclairage, laisse une trace tangible dans le film. Mentionnons aussi l’animateur qui, de par la manipulation des marionnettes, donne un souffle de vie à des objets inanimés. Le travail sonore n’est pas à négliger non plus. Après tout, le son représente la moitié d’un film, surtout en animation où tout est recréé en post-synchro (voix des acteurs, bruitage, musique). Le travail du directeur de production n’est pas visible ni audible à l’écran; il s’agit réellement d’un travail dans l’ombre mais oh! combien passionnant parce qu’il permet à tous ces gens d’exercer leur talent et d’apporter leur rayon de soleil au film.

En conclusion, tout en gardant sa bonne humeur et sa motivation, le directeur de production doit toujours rester à l’affût de problèmes éventuels. Trop souvent avons-nous appris à nos dépens que, comme le stipule la loi de Murphy, « Anything that can go wrong, will go wrong » (toute chose qui peut mal tourner, tourne mal). Ce n’est pas de voir tout en noir et de tomber dans le pessimisme, mais c’est plutôt d’apprendre à voir le verre plus souvent à moitié vide qu’à moitié plein. L’imprévu et le chaos d’une production est souvent le cauchemar du directeur de production, mais c’est ce qui rend la chose palpitante et qui nous donne le goût de recommencer encore et encore!

« Le chaos est souvent source de vie alors que l’ordre génère des habitudes. »
- Henry Brooks Adams

Merci aux lecteurs(trices) qui lisent ce blogue et qui suivent la production! À bientôt!

Marie-Josée Lamontagne